SLT VARCIN

Hector, Joseph VARCIN : Né le 16 mai 1891 à Saint-Jean-de-Maurienne. Il était le fils de Jules Varcin et de Marie Chevalier. Son père a été gendarme à Saint-Jean-de-Maurienne durant une douzaine d’années pendant lesquelles le jeune Hector a fréquenté les écoles de la ville. Il s’engage le 16 mai 1909 au 11ème Régiment d’Artillerie (RAC). Il passe à l’aviation le 1er juillet 1913. Il est breveté pilote le 19 décembre de la même année sous le numéro 1572. Au moment de la mobilisation, il est maréchal des logis. Il obtient son brevet de pilote militaire en mars 1914 sous le numéro 446. Il est d’abord pilote à la MF5 (avions Maurice Farman), escadrille de reconnaissance et de réglages. Le 19 décembre 1914, il est cité à l’ordre du jour de l’armée pour avoir conduit presque quotidiennement des reconnaissances d’armées au-dessus d’une puissante artillerie ennemie, dont le tir ne cessait de le poursuivre. Le 19 février 1915, il est nommé adjudant. Cette nomination est rapportée dans les journaux locaux le 29 mai seulement. Ils rappellent que la famille Varcin est originaire de Saint-André. Il reçoit la médaille militaire et fait l’objet d’une citation le 26 avril 1915, puis d’une autre le 2 mai. Le 19 septembre il abat un avion ennemi et le 7 octobre, il est nommé sous-lieutenant à titre provisoire. Le 17 octobre, il fait l’objet d’une nouvelle citation, puis d’une autre le 31 octobre. Il est alors décoré de la Légion d’honneur (chevalier). Le 17 janvier 1916, il engage un combat avec un Fokker dont il sort avec son avion criblé de balles, puis le 23 février, il combat avec deux Aviatik (avions de reconnaissance allemands armés d’une mitrailleuse Parabellum) qu’il attaque résolument. À l’issue du combat, il rentre avec son passager grièvement blessé. Ces exploits lui vaudront une nouvelle citation à l’ordre de l’armée. Le 9 mars suivant, attaqué par deux Fokker (avions néerlandais qui utilisent le système de mitrailleuses synchronisées avec l’hélice, copié sur l’avion Morane Saulnier de Roland Garros qui s’est crashé en 1915), il engage énergiquement la lutte, malgré l’infériorité de son appareil, réussit à en abattre un et force le second à prendre la fuite. Cet exploit lui vaut sa septième citation à l’ordre de l’armée avec la mention suivante : Pilote émérite dont les actions d’éclat ne se comptent plus. À l’âge de vingt-cinq ans, il est chevalier de la Légion d’honneur, médaillé militaire et peut se prévaloir de sept citations.

     Dans le journal l’Évènement, un journaliste parisien du nom d’Alphonse Seche publie un grand reportage sur Hector Varcin, repris dans le Progrès de la Savoie du 3 juin 1916 : Les exploits d’un aviateur Mauriennais. Il s’appelle Varcin. C’est un grand garçon de vingt-six ans. Rien d’héroïque dans la physionomie ; les yeux sont doux, le sourire est d’un enfant—un sourire charmant qui met de légères fossettes aux joues. Au début de la guerre, Varcin était sergent—et aviateur !  Maintenant, le galon de sous-lieutenant dessine un triangle sur sa manche. Trois étoiles sur la poitrine : la Légion d’honneur, la Médaille militaire, la Croix de guerre—la Croix de guerre avec sept palmes ! Ni l’image, ni la presse n’ont répandu son nom. Varcin est un des héros anonymes de cette guerre où l’anonymat est une règle, sans que l’on sache trop pourquoi, d’ailleurs. On a bien voulu nous révéler certains exploits de Navarre et de Guynemer, jamais on ne parla de Varcin. Ce silence sur son nom convient à sa modestie. Ses camarades l’admirent ; il n’en tire aucune vanité ; ils l’aiment, cela lui suffit. Ce rude abatteur de Boches est un tendre. J’ignorais tout de lui quand je le rencontrai. C’était à Toul, sur le quai de la gare. J’avais accompagné une tournée du Théâtre aux Armées ; nous revenions à Paris ; Sarah Bernhardt était des nôtres. Au milieu d’un groupe d’aviateurs—ah ! Qu’ils sont Français, ces jeunes hommes, sveltes, élégants, un peu crâneurs !—un sous-lieutenant, le plus simple de tous, le plus rieur aussi retint mon attention. Que de gloire sur sa poitrine ! Sept agrafes à la Croix de guerre ! Je n’en croyais pas mes yeux. Sept palmes : sept citations à l’ordre de l’armée ! Et le galon sur la manche, et la médaille militaire et la Légion d’honneur !...

Tandis que Sarah Bernhardt attirait l’attention des officiers, nous autres, les civils, hommes et femmes, nous n’avions de regards que pour ce grand garçon,--pour ce héros. Qui était-ce ? Son nom ? Nous brûlions de le connaître. Sans hésiter, j’aborde un officier : --« C’est Varcin. » Varcin : cela ne nous disait rien. Nous nous attendions à entendre prononcer le nom d’un de nos aviateurs célèbres : celui-ci nous était inconnu. Pourtant, sept agrafes ! Comment n’être pas illustre avec ça ? Dans le train qui nous emportait vers Paris, j’allais me renseigner. Justement les aviateurs étaient montés dans notre wagon. Je pus tout à mon aise interroger les camarades de Varcin : Je lui parlai même.

La première question que je pose à un lieutenant est celle-ci : « Pourquoi réussit-il mieux qu’un autre dans ses rencontres avec les Boches, »--Il a plus de « mordant ». Un sous-officier m’explique : « Voyez-vous, Varcin est un type épatant. Son secret, c’est son courage. Quand un ennemi se présente, il fonce dessus, droit, sans s’inquiéter du reste. « Un jour, il essayait un appareil ; il était seul ; pas de mitrailleuse. Tout à coup, deux avions de chasse allemands l’attaquent. Que faire ? Fuir. Varcin ne peut pas combattre, il n’est pas armé. Qu’importe, il se rue à toute vitesse sur ses adversaires. Ceux-ci prirent la fuite. Varcin, qui a entendu le récit de cet exploit, ajoute, comme pour diminuer son mérite : « Les boches n’acceptent pas le combat. On est obligé d’aller les chercher chez eux. Leur tactique, c’est de nous choper par-derrière. Mais si on y va carrément de face, ils foutent le camp. Tenez, voici comment j’ai gagné ma croix. Je volais à près de trois mille mètres, en compagnie de mon mitrailleur. Notre avion était un Voisin robuste, mais lourd. Soudain, quatre Fokker tentent de nous cerner ? Je pique une tête, je tourne un peu pour les amuser, je reprends de la hauteur, puis j’entre dans le tas ; nous en descendons deux : les deux autres font demi-tour. J’avais déjà la médaille militaire : on m’a donné la Légion d’honneur.

Varcin raconte cela tout simplement ; il ne vise pas à faire de l’effet ; il ne lui semble pas avoir rien accompli d’extraordinaire. Qu’on ait mis à son dolman la médaille militaire, puis la Légion d’honneur, c’est bien plutôt ce qui parait l’étonner. –Et vous n’avez jamais été blessé ? –Non, jamais : j’ai de la veine.  Avec le même accent confiant, jeune et gai, il dit encore : « D’ici la fin de la guerre, j’espère bien décrocher mes douze agrafes. » Ah ! Varcin, Vous ne savez pas quelle fut, à cet instant, mon admiration pour vous. Un peuple qui enfante de tels héros a droit à la victoire. Avec vos camarades, vous la lui donnerez.

     Le 6 août 1916, Hector Varcin intègre une escadrille de chasse, la N37, où il pilote un Nieuport. Quelques semaines plus tard soit le 22 septembre, il est blessé au cours d’un combat aérien dans la Somme, alors que, voulant protéger un bimoteur qui prenait des photos au-dessus des lignes ennemies, il attaqua deux appareils boches. Malgré sa blessure, une balle qui est entrée dans le mollet gauche, a occasionné une fracture du péroné et est allée se loger dans la cuisse gauche où la pénétration n’est que superficielle, il réussit à rentrer sur son terrain d’atterrissage. Évacué vers l’arrière, il sera soigné à l’hôpital d’Amiens où la balle a été extraite. Le journal qui annonce la nouvelle dit que le blessé va bien et qu’il trouve déjà le temps long dans son lit. Le 23 octobre suivant, il bénéficie encore d’une citation à l’ordre de l’armée et le 8 novembre, il est nommé sous-lieutenant à titre définitif. Le 21 avril 1917, il reçoit la grande médaille d’or de l’Aéro-Club de France, réuni sous la présidence de M. Georges Besançon, secrétaire général, en l’absence du président Henry Deutsch. Il ne retournera en escadrille qu’en septembre 1917, et il est affecté à l’escadrille de protection du Grand Quartier général. Il totalisera 2506 heures de vol pendant la guerre. En 1922, il intègre le 3ème régiment d’aviation, puis le 34ème. Le 18 juillet 1928, il est fait officier de la Légion d’honneur. Croix de la Libération et médaille de la Résistance lui sont attribuées et, le 31 décembre 1953, il est fait commandeur de la Légion d’honneur. Il décède le 5 novembre 1965, au 154 avenue Henri Barbusse à Drancy.


 

ASSEMBLEE GENERALE  AMLH DPLV
Samedi 3 octobre 2015, 14H45
 Salle du Comte rouge Conseil Départemental de la Savoie
Intervention du Président Adrien Alexandre AVENIERES

Lorsqu’au cours de l’année 2014 j’ai souscrit à la demande de notre président national l’Amiral MARTIN et du Colonel NOEL trésorier national adjoint et président de la section Isère, d’organiser le congrès 2015, je savais que rien ne serait simple voire plus compliqué encore du fait que 100 kilomètres me séparait du point de rassemblement qui ne pouvait logiquement être que CHAMBERY.

Cette situation ne s’est pas améliorée, d’autant plus que cette année 2015  a marqué le début des privations. L’état a limité les dotations et subventions allouées aux collectivités territoriales, et particulièrement aux communes. La ville de Chambéry n’a pas été épargnée et dans un contexte budgétaire difficile n’a pu donner suite à nos sollicitations formulées dès le mois de juillet 2014, comme beaucoup d’autres associations qui ont vu leurs subventions annuelles revues à la baisse voire totalement supprimées ….

Ainsi la réception à l’Hôtel de ville et le transport par cars sur 3 jours a dû être totalement pris en charge financièrement  par la section.

La Mairie a bien voulu, sur mon insistance, assurer l’impression et l’affranchissement  des invitations pour les cérémonies du dimanche 4 octobre et à mis  le salon d’honneur de l’Hôtel de ville gracieusement à notre disposition pour le cocktail  offert par notre section.

Malgré toutes ces vicissitudes et ces déceptions, le maximum a été fait pour vous recevoir dans des conditions optimales, afin que vous soyez tous satisfaits de l’accueil  qui vous aura été réservé dans la cité des ducs de Savoie, grâce à la petite équipe de volontaires qui m’a épaulé dans la préparation de cet événement.

Je remercie particulièrement le général Bernard RATEL et sa compagne Dorothée, le général Jean Pierre MASSIA et sa femme Colette, Gérard et Catherine LANFREY, le Colonel NOEL et le Commandant LERAY pour leur coopération dans l’organisation de ce congrès. Je ne dois pas oublier Françoise, ma femme, secrétaire de la section, dont le dévouement à la cause du congrès aura été exemplaire.

Toute ma gratitude au Conseil Départemental de la Savoie, à  son président Monsieur Hervé GAYMARD représenté  par Monsieur Claude GIROUD Conseiller départemental délégué aux représentations institutionnelles, Vice-Président de l’Assemblée des Pays de Savoie, qui nous accueille  dans cette salle du Comte Rouge de l’Hôtel du département.

Nous avons beaucoup de regrets de ne pas accueillir un certain nombre d’inscrits qui ont dû renoncer, à la dernière minute, à participer à ce congrès en raison de problèmes de santé : Le Général Bernard NICOLAS, Monsieur Charles SCIRE dont la femme ne peux plus se déplacer suite à un récent AVC, Le Général BARRET, Madame GASPARINI notre doyenne des héritiers, 96 ans hospitalisée pour des problèmes cardiaques.

Toute notre reconnaissance à Henri MAITRE 92 ans, ancien déporté et Madame toujours fidèle au devoir de mémoire. Je citerai également notre ami Charles GALLIN- MARTEL notre doyen de Savoie, 94 ans , ancien déporté également. Il a tenu une fois de plus à être des nôtres malgré ses difficultés à se déplacer. Il est accompagné de sa petite fille.  Merci de votre présence à tous les deux.

Merci à vous tous d’être présents, particulièrement  ceux venus de lointains départements.
A l’an prochain dans la capitale des Gaules pour le 89ème congrès des valeureux légionnaires décorés au péril de leur vie.

Je vous souhaite ainsi que les membres de la section des deux Savoie une bonne fin de congrès.