HOMMAGE A RAOUL LOUIZOS


Ce 27 janvier 2017, un grand, un très grand soldat s’en est allé. Raoul LOUIZOS réunissait toutes les qualités humaines pour en faire un soldat certes, mais aussi un chef et un chef estimé et aimé de ses hommes.
Retracer la carrière du capitaine Raoul LOUIZOS nous amène à évoquer la Résistance, la Libération, l’Extrême – Orient et l’Afrique du Nord.
Après une préparation militaire solide, dès 1942, il entre dans la Résistance et fait partie d’un groupe parmi les plus actifs dans les Alpes. En 1944, il participe à la Libération de la France et en particulier aux combats acharnés dans la région de Strasbourg.
Après la guerre, il reçoit une affectation à l’Ecole de Haute Montagne à Chamonix. Ses qualités sportives, champion de France militaire de ski de fond, puis membre de l’équipe internationale militaire de ski, le propulsent rapidement aux commandes de l’Equipe de France.
En 1953, après un séjour au Cambodge, il rentre en France et se porte volontaire pour la Corée. Mais l’armistice mettant fin aux combats est signé durant son acheminement. Le Détachement de Renfort n°16 auquel il appartient est dérouté sur l’Indochine. Il effectuera ce 2° séjour au sein du fameux GM100. Il participera à la formation du 2°bataillon du Régiment de Corée et sera le commandant d’unité de la 5e compagnie.
Pendant plus de dix mois, il participe à tous les combats, entre autres à ceux de l’Opération CANTER 1 en Cochinchine, de l’Opération ATLANTE en Centre Annam et de l’Opération EGLANTINE lors du repli d’An Khé.
Brillant Commandant de compagnie, meneur d’hommes exceptionnel, il fait l’admiration de ses chefs mais aussi de ses hommes. Rapidement c’est à sa compagnie que l’on confie les missions les plus difficiles. Le sous-lieutenant André BOISSINOT, son cadet et compagnon de chambrée, ne tarissait pas d’éloges sur les vertus humaines et guerrières de son aîné. A ce stade, il reçoit une première citation à l’ordre de l’armée:
« Le lieutenant LOUIZOS, par son coup d’œil et son sang-froid, rétablit une situation pour le moins délicate en faisant contre-attaquer son unité à deux reprises malgré des tirs nourris de mortier et d’armes automatiques ennemis ; bousculant ainsi l’assaillant en lui infligeant de lourdes pertes et un échec sanglant ».
Au cours du repli d’Ankhé, alors que le GM100 est attaqué sur tous les fronts, il contourne l’ennemi et le bouscule en lui infligeant des pertes importantes. Touché par une balle en pleine tête, il est protégé par son casque et reprend ses esprits trente minutes plus tard. Débordé par un ennemi très supérieur en nombre il ramènera  par la brousse une partie importante du Bataillon.
Il recevra pour ces faits de guerre, une deuxième citation à l’ordre de l’armée.
Nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1956,  il est affecté à Saint-Maixent-l’Ecole, comme instructeur.
Il ensuite est volontaire pour servir au Sahara et il lui est confié le commandement de la compagnie méhariste à IN SALAH de 1958 à 1961.
De retour en France, il retourne à Saint-Maixent, mais compte tenu de ses engagements pour l’Algérie Française, on lui signifie sa mise à la retraite d’office.
Très marqué par cette décision, il va rapidement rebondir. Monsieur Paul Ricard lui propose un contrat au sein de sa société et il est affecté à la D.R de Lille en mars 1967 poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite.
Le capitaine Raoul LOUIZOS a été ensuite promu officier, puis commandeur de la Légion d’honneur,  il était titulaire de sept citations et avait reçu une blessure.
Voici l’hommage que l’on doit à celui qui a fidèlement servi au péril de sa vie.